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Gorafi ou la monétisation de la désinformation

Soumis par Yann Faurie dim 20/02/2022 - 16:29

Le Gorafi : quand la désinformation se professionnalise

Annoncés sur Sitanim en septembre 2015, les pronostics se sont malheureusement avérés exacts : le site relooké du Gorafi est désormais un infâme nid à publicités. Analyse d’une descente dans les égouts…

Gorafi…nances

Soit le billet du jour publié sur le Gorafi.fr, Sur la partie droite de la page, on voit clairement 2 publicités, sous le très discret encart « PUBLICITE », pour une marque de chaussure très connue.

Mais dessous, sous le titre « Plus loin et moins bien sur le web » on peut voir pas moins de 4 blocs de contenus dont le dernier est annoté « Contenus Sponsorisés par Taboola ».
On retrouve encore 2 encarts de ce type bien plus bas dans la page, colonne de droite, après le formulaire de contact.
Mais le site en affiche également 3, à l’horizontal, juste sous l’article. Ces pavés publicitaires (ils envoient tous sur des sites externes) sont même redondants : deux d’entre eux sont affichés 3 fois dans la page, les autres 2 fois.
TOTAL : 11 pubs sur une page. Pas mal pour une page dont le contenu principal, un article humoristique, totalise 143 mots. Il y a plus de code (581 mots) pour afficher les différentes pubs de cette page que de contenu textuel.

Et maintenant, c’est qui le dindon de la farce ? On passe d'un modèle potache à une source de revenus.

Gorafi…ni ?

Ce changement de modèle (passer d’un site sans pub à un site rempli de pubs), survenu après un relookage de la maquette et du code (encore un site tombé sous le charme de la mode WordPress), semble sonner le glas du webzine satirique, à l’heure où les Adblockers sont de plus en plus utilisés par les internautes.
Ce qui nous amène naturellement à la conclusion suivante :
Le nouveau site du Gorafi est donc un formidable outil de promotion des logiciels bloqueurs de publicité en ligne.

Le Gorafi, nouveau chantre du MFA ?

Sous couvert de continuer à abreuver le peuple du web de boutades satiriques, le Gorafi ne serait-il devenu qu’une coquille MFA ? (Made for Adsense) C’est à dire dont l’unique but est de monétiser des contenus grâce à la publicité en ligne ?
Alors il faut recourir à des méthodes appropriées : les Ad-bloqueurs !

Témoignages d’internautes

Alain R, Tarbes : «
Avant, je ne comprenais pas pourquoi cette levée de boucliers contre la pub sur le web. Depuis que je suis allé sur le Gorafi sur les conseils d’un ami ambianceur, j’ai tout de suite compris l’urgence d’installer AdBlocker Plus. Depuis je navigue plus rapidement entre les différentes blagounettes, et sans ces espaces publicitaires partout qui cherchent à attirer l’attention. Merci le Gorafi !
«

Madame Gorafi nie

Alors que la mouture destinée à (monétiser son) audience féminine, Madame Gorafi, repose sur le même modèle publicitaire et produit des articles dont le seul vrai objectif semble être le nombre maximum d’encarts publicitaires affichés, on est en droit de se demander combien de temps le nouveau format va perdurer.
Avec ses catégories grand public bien monnayables (thématiques de l’arborescence : Beauté / Mode > beauté / mode / People / Société / Psycho-Sexo > psycho / sexe / Lifestyle / Food / Bien-être / Loisirs / Déco / Culture), la version féminine est prête à capitaliser sur des publicités bien mieux contextualisées que sur son homologue masculin.
Dans sa quête de capitalisation d’audience, le site s’appuie de plus en plus sur les réseaux sociaux et republie tout ou partie de ses articles sur twitter, instagram, g+, tumblr…+

Bref

Si on résume : nouveau Gorafi remanié, lancé sur le buzz de la (fausse) fermeture du site, prétexte à monétisation, et création d’une sous-thématique qui étend la volume de pages pouvant afficher des pubs. Enfin une vraie stratégie payante alors que le version précédente ne rapportait rien !

Par concepteur-rédacteur le lundi 14 mars 2016, 12:07 –

1 réflexion sur “Le Gorafi ni ?”

ETAZUNI
14 JUILLET 2022 À 17H43
Ce billet est une élucubration de tissus mensongers et diffâmatoires à l’encontre d’un site honorable qui nous permet de rire gratuitement au travail. Bon pour le buzz c’est vrai : Le Gorafi a depuis l’annonce de son arrêt gagné une quarantaine de nouveaux liens issus d’autant de domaines différents en 3 jours. Et en juin 2015 le site enregistrait 1 million de visiteurs. Mais alors que le site lui-même passe ses commentaires en NOFOLLOW, « bizarrement » il ne compte qu’environ 3% des liens pointant vers lui avec cet attribut. Le site a bien organisé son propre lancement orchestré. Bel opération marketing qui a générée un netlinkig massif, BRAVO les gars et les filles tout s’est bien passé pour assurer un rendement optimisé pour leurs annonces.

Pourquoi le Gorafi est bel et bien fini

L’annonce hier lundi 1er septembre de la fin du Gorafi, rapidement démentie dans la journée par les experts du web (ayant décelé une redirection temporaire du site), était bien un fake destiné à faire le buzz. Aujourd’hui le site est en ligne qui arbore un nouveau design. Mais cette évolution majeure place maintenant le site de désinformation dans la catégorie des sites mainstream, ce qui pourrait signifier la mort du gorafi tel que nous le connaissions. Décryptage.

Une page de désinformation se tourne

Le Gorafi, ce webzine de news satiriques, souvent calquées sur l’actualité sociale, économique et politique, vient en cette rentrée de septembre de changer son fusil d’épaule.
Gorafi News Network est une SAS de 200 euros basée à Paris et qui annonce 3 directeurs de publication. Créé à la rentrée 2012 et non en ligne depuis 1826 comme le site le prétend dans sa page « à propos », le journal de « toute l’information selon des sources contradictoires » vient de passer du statut de site satirique à l’humour potache à véritable USINE A CLIC. En effet le nouveau design responsive arbore fièrement (ça c’est l’apanage de WordPress) une colonne à droite marquée « Publicité ». C’est nouveau non ? Pour l’instant il n’y a rien, sans doute pour voir les réactions en y allant progressivement.

A l’occasion de ce redesign, le site a fait un sacré coup de buzz en publiant un tweet « le Gorafi, c’est fini » et en redirigeant ses pages d’articles vers un laconique « merci ». Le succès rencontré a fait mouche et a permis de lancer avec grand succès (et à peu de frais puisque c’est l’internaute viral qui régale) ce site optimisé pour le référencement et qui permettra désormais d’engranger quelques sous.
Il n’y avait pas de raison, finalement, pour que cette audience ne finisse pas par être monétisée, n’est-ce pas ?
Ce nid à troll (la richesse éditoriale du site tient autant des articles que de l’armée de commentateurs réguliers) base donc son « modèle économique » sur l’humour satirique en mode collaboratif : l’auteur lance un sujet d’un ou deux paragraphes et les commentaires complètent l’article pendant plusieurs jours voire plusieurs semaines, tout en favorisant le partage sur les réseaux sociaux.

D’ailleurs, nous devons avouer ici à Sitanim que nous participons ponctuellement aux commentaires, ou que nous interagissons avec des thèmes traités par le webzine, à l’instar du drame des chaussettes orphelines pour lequel nous avons pondu une véritable ode à la chaussette orpheline ici-même.

Prochaine étape : le modèle payant Gageons que d’ici quelques mois, quand les tableaux de bord et autres indicateurs de fréquentation auront atteint des sommets (c’est tout ce qu’on leur souhaite, car chez Sitanim on aime bien lire le Gorafi, c’est une autre forme d’animation), une version payante sera mise en place pour accéder à la primeur de la désinformation, ou pour bénéficier de fonctionnalités supplémentaires (un gestionnaire de profil qui calcule votre matching avec d’autres membres si vous êtes à la recherche de l’âme sœur par exemple).

Ainsi va le Monde, pardon, le Gorafi. Amen.

Informations sur cet article

Mise à jour : 04.04.2023